"Souvenirs retrouvés" ... 21 ... "crayon de mine"

Mon premier projet d'écriture (stylo) fut (dans mon souvenir) un genre de journal intime sur un premier amour à l'école secondaire quand j'avais 14 ans. Je me souviens qu'il était nouveau parce qu'il avait étudié dans une autre école (son cours classique et comme je devais suivre le même cours, nous nous serions sûrement connus là-bas). Son frère m'enseignait le français et quand ce dernier nous a fait les présentations mon coeur s'est immédiatement emballé pour ce beau garçon. Donc avec ma meilleure amie de cette année de secondaire (qui était jolie comme une Madone - son prénom  en passant-) nous avions confectionné un calepin en forme de coeur d'une bonne épaisseur et nous avions découpé chaque coeur à la main dans des feuilles blanches. Le coeur de la couverture était bien sûr rouge en papier crépon auto-collant. Et le tout perforé à la main et relié par un anneau. Que de travail pour ce premier projet!

Donc tous les jours j'écrivais quelque chose sur ce beau gars.  Après quelques jour, je me souviens avoir perdu de l'entousiasme dans le récit journalier: Jour 1 : Il m'a regardé en le croisant.  Jour 2: Je l'ai regardé dans le corridor.  Jour 3: Il m'a regardé ... etc....

Trop mignon! Mais peut-être que j'aurais dû écrire au crayon de mine j'aurais eu plus d'idée! 

Mon deuxième grand projet d'écriture fut un roman (je devais avoir comme 16ans) (stylo également). Je l'ai conservé dans mes cahiers d'écolier. Une histoire d'amour impossible où l'héroìne mourrait à la fin. Pauvre ptite!

Et ce fut une succession de "journal intime" et de pages que je noircissais à la mine et que je recopiais à l'encre ou à la machine à écrire. 

Et il y a eu, après plusieurs années, un roman (que je garde dans mes tiroirs) complété, avec un début, un dénouement et une fin, tout ce qu'il y a de parfait. Ma première idée était que je voulais écrire une histoire d'amour. Une jeune fille qui tombe en amour avec un policier aux yeux d'un vert incomparable.  À mon travail, un policier aux yeux verts était venu rencontrer des enfants à l'école pour les sensibiliser au métier de policier. Mais comme tout auteur, nos personnages deviennent capricieux et nous font prendre des chemins qui s'éloignent de notre idée initiale. Malheureusement pour elle, mon héroïne s'est dévergondée plus que prévu et 4 hommes (dont un policier) perturbèrent sa vie.  

Tout ce que j'ai écrit; je le faisais d'abord à la main. J'aime tenir un crayon entre mes doigts, c'est inévitable pour moi pour avoir de l'inspiration. Mais ce roman là je l'ai écrit en grande partie au stylo, et j'ai quand même été inspiré. Je n'ai pas le syndrome de la page blanche, puisque je ne me fixe pas d'horaire. J'écris quand j'ai des mots à coucher sur le papier. 

Et vient le jour où je dois vider mon coeur d'un amour qui a laissé une trace indélébile. Je me dois de l'écrire pour me guérir. J'essaie plus d'une fois mais je jette à la poubelle. (Stylo  ).  Puis un jour, armée d'un bon crayon de mine et de feuilles blanches, je note des mots que je ne veux pas oublier, des mots qui me ramènent des images, des souvenirs emmêlés qui se disputent la première place de ma liste. Et je commence mon roman par la conclusion!